En deux mots

A défaut des mains… se serrer les coudes

On a tout lu… tout entendu… et sûrement pas encore tout vu ! Depuis maintenant presque deux mois que nous sommes confrontés, en France, à cette crise du coronavirus, chacun réagit comme il peut : le pessimiste atteint des sommets d’angoisse qui peuvent le pousser à des réactions de toute évidence ubuesques tandis que l’optimiste vilipende le moindre principe de précaution au motif qu’on empiète sur sa liberté. Car, ce sont bien des réactions purement humaines qui prédominent lorsqu’on se trouve confrontés à une situation inconnue dont on ne maitrise ni l’issue ni la durée. Il y a pourtant une certitude dans cette incertitude c’est celle que le coronavirus devrait faire plus de victimes au niveau économique qu’au plan médical. Ni peste noire, ni choléra, ni Ébola, ce virus dont 99% des gens guérissent est aujourd’hui bel et bien un virus économique. Et de quelle trempe ! Pas un secteur d’activité n’est épargné, que ce soit directement ou indirectement. A ce titre, la filière événementielle se trouve terriblement impactée et subit la double peine : celle des interdictions de rassemblement (passées de fin mai au 15 avril mais de 5 000 à 1 000 participants!) et celle des annulations de clients. Des clients parfois tout aussi dépités par l’impact économique que pourrait leur faire risquer la tenue de leur événement. Comment ne pas comprendre quand un Pdg d’une PME dit à un dirprod « Je ne peux pas prendre de risque à rassembler mes 250 salariés car si une contamination les touche, mon activité s’arrêterait et ma boîte coulerait ».

Une éventualité qui est pourtant d’ores et déjà une réalité pour les acteurs de la filière événementielle qui se sont tous mobilisés, portés par Lévénément Asso qui a très vite pris la tête de cette croisade à laquelle se sont adjoints Unimev, Prestalians, Créalians, Traiteurs de France, l’AACC… Tous réclament un plan d’urgence aux pouvoirs publics qui sont – peut-être et enfin – en passe de proposer un très attendu et concret soutien à ces acteurs majoritairement TPE et PME. En attendant, il va leur falloir survivre et c’est sans doute là que les annonceurs ont un rôle capital à jouer. Celui de tout faire pour trouver avec leurs partenaires les meilleures solutions adaptées à la situation, y compris celle avancée ce matin par Bruno Le Maire qui demande aux donneurs d’ordres des grandes entreprises d’être solidaires vis-à-vis de leurs sous-traitants sur les conditions de règlement des événements annulés. Et, surtout, de continuer à communiquer dans une période qui le nécessite plus que jamais. Certains ont la volonté de reporter et de ne pas annuler, d’autres optent pour remplacer la rencontre live par le on line, d’autres encore choisissent de fragmenter le rendez-vous pour ne pas tomber sous le coup de l’interdiction de rassemblement et éviter la multiplication éventuelle de la contamination… toutes ces approches transitoires, qui ne peuvent remplacer la rencontre physique, ont néanmoins le mérite de ne pas stopper complètement l’activité. Et, par-dessus tout, de maintenir le lien et continuer de faire confiance à ces professionnels événementiels. En un mot, se serrer les coudes !

 

 

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