Vous avez certainement suivi la polémique au sujet de cette prochaine émission de télé-réalité, mettant en scène des politiques déguisés pour mieux « se plonger incognito dans le quotidien des Français »? Ainsi, l’un aurait été filmé en tant que brancardier aux urgences d’un hôpital, un second aurait joué au prof de lycée tandis qu’un troisième se serait installé dans un fauteuil roulant pour… découvrir les difficultés d’un handicapé ! Faut-il que nos élus participent à ce type d’émission de divertissement pour qu’ils comprennent ce qu’est la vie des «vrais gens»? Gagneront-ils en crédibilité, après cette expérience, à un moment où le fossé se creuse inexorablement entre élus et administrés? Questions auxquelles chacun répondra avec sa propre sensibilité. Mais, au-delà des réponses qui varient et du fait que l’association politique et télé-réalité n’est pas nouvelle sur notre petit écran national, on peut quand même considérer que nous venons de passer un cap dans le mélange politique/entertainment! Et pourtant, ce n’est rien à côté de ce que nos amis étrangers ont imaginé ces dernières années. Ainsi, au Liban, un show de télé-réalité baptisé Al Zaïm (le leader) mettait en situation 14 candidats dont un gagnait le droit de se présenter, sans étiquette, aux élections parlementaires de juin 2013. Maya, la gagnante de 27 ans choisie par un jury après moult épreuves, a par ailleurs vu sa campagne être sponsorisée par la chaîne Al Jadeed. Dans le même genre, et à la même époque, la Palestine lançait de son côté l’émission Al Raïs (le président) pour trouver parmi 25 jeunes celle ou celui qui serait capable de réveiller une classe politique en berne et vieillissante. Les USA ne sont pas, bien sûr, en reste et ont pour leur part imaginé Rival Survival, sorte de Koh-Lanta politique mettant en scène, depuis hier, deux élus de camps opposés… sur une île déserte. Objectif: montrer que « si nous voulons survivre, il est nécessaire de travailler ensemble ». Il ne manque plus qu’un bon petit Fort Boyard entre ministres du gouvernement, un Loft Story pour les députés de l’Assemblée Nationale, un Bachelor gentleman pour les prochaines primaires ou encore une saison du Pensionnat pour les candidats à l’élection de 2017! Mais, finalement, est-on si loin de ce que nous proposent déjà nos politiques?
Muriel Chapuis
murielchapuis@legroupe-evenements.com
crédit : JC Guilloux
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