A l’heure où l’improbable mode de la chaussette dans la claquette fait fureur dans les collèges, inonde les réseaux sociaux, inspire des chansons dont celle du rappeur Alrima (écoutée plus de 5 millions de fois en deux mois!) et mobilise même des salariés – ceux de Carrefour Montélimar ont réalisé une vidéo vue plus d’un million de fois en 10 jours – on ne peut que se poser cette question essentielle et existentielle: qu’est-ce-que c’est que ce délire?!!
Un délire qui se propage même dans les hautes sphères du bon goût puisque la maison Vuitton vient, en cette dernière Fashion Week, d’approuver le gracieux phénomène en faisant défiler ses mannequins hommes dans un sublime modèle logotypé… Il faut dire qu’estampillée Vuitton, la tendance qui porte le nom de slides and socks, fait tout de suite… plus chic! Pourtant ses initiateurs – la chanteuse Rihanna qui a signé une collection claquettes avec Puma, le rappeur Jul ou les frères footballeurs Pogba pour ne citer qu’eux – ne sont pas, sans vouloir paraître trop snob… réputés pour être des monuments d’élégance! Et, il fallait vraiment jeter ses a priori aux orties pour participer, le 12 juin, à l’événement #
Mais qu’est-ce qu’ont tous ces petits jeunots à remettre au goût du jour cet usage très discutable qu’on croyait définitivement abandonné et à ressortir de nos placards ces vieilleries pour en faire leurs nouveaux codes vestimentaires? A parader avec ce tee-shirt Fila sans âge, ce sweat Champion déformé ou ce bon vieux polo Lacoste… symboles d’une époque qui sent encore le Clearasil et la vignette Panini? Bizarrement, nos générations suivent la voie et les boîtes de sportswear cultes des années 90 en profitent pour renaitre de leurs cendres. « Revoir les marques de notre adolescence nous renvoie à une période de bonheur et d’insouciance » décrypte Pascal Monfort du cabinet de tendances REC.
Ce serait donc par pur plaisir régressif, que nous adhérons nous aussi à la tendance en portant de nouveau du Stan Smith, Ellesse, Kappa, Sergio Tacchini, Umbro et autres… Du coup les marques ont bien compris ce qu’elles pouvaient retirer de ce filon vintage et reprennent un inattendu pouvoir en embauchant de jeunes créatifs, en sortant des collections capsule avec les stars érigées en porte-drapeaux d’une époque revival. La phrase de Cocteau « La mode c’est ce qui se démode » n’a jamais été aussi tendance…!