Vous pensiez vous en être débarrassé en quittant l’univers scolaire? Que nenni… elles s’affichent désormais partout et, numérique oblige, y compris là où l’on s’y attend le moins! Elles, ce sont les bonnes vieilles notes – sur 10, sur 20 voire sur 5 – qui ont traumatisé des générations d’élèves et que l’on retrouve pour tout et n’importe quoi alors que, paradoxalement, elles sont de plus en plus remises en cause à l’école. Aujourd’hui les notes évaluent les objets, les services et… même les gens. Vous prenez un taxi Uber? L’appli vous demande de juger le chauffeur, qui lui aussi – y’a pas de raison – vous attribue une note. Vous réservez une chambre sur Booking.com?
Vous connaissez aussitôt l’indice de satisfaction déterminé par les avis clients. Vous voulez mitonner un bœuf en daube? Marmiton vous livre moult recettes notées de 1 à 5. Vous devez vous faire opérer de l’appendicite? Le site Scope Santé.fr vous informe sur le niveau de qualité des établissements médicaux. Et, l’on vous passe les notations auxquelles vous ne faites même plus attention, par habitude: l’étoile du restaurant que vous voulez tester, la côte du vin à acheter, les avis sur le dernier film à voir…
Le consommateur a bel et bien pris le pouvoir, souvent de façon anonyme, et il note tout et… tout le monde! Pourtant, nous sommes encore loin de certaines initiatives qui font froid dans le dos, à l’instar de celle récemment proposée par la Chine: noter les citoyens via les données personnelles recueillies sur Internet. Chacun disposerait d’un capital de points qui, sur le modèle du permis de conduire, serait entamé ou crédité suivant la nature des actions et comportements observés… Voilà une idée qui mérite, sans conteste, un bon zéro pointé!
Muriel Chapuis
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