C’est bien connu : un petit geste peut tout changer ! Il y en a pourtant dont on se passerait bien et c’est sûrement l’avis de Coca-Cola qui vient de perdre 4 milliards de capitalisation boursière en 5 secondes, le temps que Ronaldo écarte une bouteille du soda au profit d’eau lors de sa conf de presse. Et, le champion n’est pas influenceur pour rien (500 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux…) puisque Pogba a, dans la foulée, reproduit le geste avec une bouteille Heineken suivi de l’Italien Locatelli avec une bouteille de Coca-Cola qui s’offre par la même occasion… un double effet kiss cool, si l’on peut dire !
De quoi déchaîner les foules face à ce qu’on nomme désormais la bottlegate… Mais comment interpréter cette contagieuse attitude ? Principe diététique pour le Portugais que l’on sait très attaché à son hygiène de vie… mais tout autant à ses contrats de partenariat ? Raison religieuse pour le Français qui ne boit pas d’alcool ? Buzz mimétique pour l’Italien qui a repoussé le soda mais pas la bière sans alcool du brasseur ? Le silence des 3 protagonistes ouvre la porte à moult interprétations et ce, d’autant plus que l’UEFA a mis très longtemps à réagir en se contentant de rappeler aux équipes engagées dans l’Euro 2020 qu’elles avaient des obligations contractuelles et qu’il serait de bon ton de ne plus déplacer les bouteilles mises en avant par ces deux sponsors de la compétition, lesquels auraient versé un ticket d’entrée aux alentours de 40 M€ !
C’est d’ailleurs bien sur ce point que l’explication la plus plausible est à chercher puisqu’aucun des 3 footballeurs ne serait sous contrat avec Coca et Heineken, ce qui sous entendrait qu’ils n’aient pas forcément envie de mettre en avant ces deux marques, en laissant la porte ouverte à d’autres entreprises de même secteur d’activité susceptibles de leur proposer un futur contrat… Il n’en demeure pas moins que ces attitudes sont jugées plutôt problématiques pour les sponsors qui, en investissant des sommes plutôt rondelettes, financent cette compétition et contribuent aux revenus des joueurs dont une partie non négligeable provient du sponsoring. Et, au moment où les spécialistes du marketing sportif craignent une baisse d’environ 40% des dépenses mondiales en sponsoring suite à la pandémie… ce bottlegate peut vite dépasser le stade de la tempête dans un verre d’eau !