Six semaines… C’est quasiment ce qu’un cadre passerait en temps de réunion au cours d’une année, selon la récente étude d’OpinionWay. Et, si 3 salariés sur 4 déclarent ne pas pouvoir s’y soustraire, ils estiment que prés de la moitié de ces convocations serait inefficace. Pour preuve, ils sont 4 sur 10 à en profiter pour checker leurs sms ou leurs mails, rattraper un retard sur un dossier ni vu ni connu ou carrément penser à autre chose en faisant semblant de prendre des notes… Il faut dire que seule une réunion sur 4 aboutirait à une prise de décision et qu’il n’est pas rare qu’aucun ordre du jour ne soit clairement défini en amont!
Si ces résultats n’étonneront personne – la réunionite est un sport national – ils interpellent sur ce que le cabinet commanditaire de l’enquête, Empreinte Humaine (prévention et qualité de vie au travail), nomme « la surcharge collaborative »: on multiplie les consultations, on sollicite sans cesse les avis, on accroit la charge de travail, on prend sur le temps d’activité et… on a l’impression de bosser! Je n’évoque même pas les présentations (les fameuses prezzzz) demandées à son N-1 pour son N+1 et qui, généralement, permettent d’atteindre en 4 slides un rare et très haut niveau d’incompétence collective!
« Les gens ont un besoin maladif de se montrer occupés dans le cercle pro et, dire « Je ne peux pas, je rentre en réunion » permet de combler le vide » expliquait Alexandre Beaussier quand il était chez Ose Consulting. « L’autre explication, c’est l’ego. Être convié à une réunion de pilotage ou à un brief confidentiel fait se sentir important » poursuivait-il. Peut-être faudrait-il alors, pour calmer toutes ces ardeurs bien futiles et inutiles, généraliser cette idée plutôt efficace qui consiste à faire ses réunions debout pour en limiter la durée et lui redonner un peu de sa vocation! Allez… debout!
Muriel Chapuis
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