Le créateur et metteur en scène d’art de la rue initie, les 22 (journée mondiale de la Biodiversité) 23 et 24 mai, un nouvel événement végétal spectaculaire sur les Champs-Élysées : Nature Capitale.
Vingt ans après la Grande Moisson… on a envie de dire Gad Weil, le retour ?!
« C’est drôle car depuis que je travaille sur ce projet, c’est-à-dire deux ans et demi, je l’avais baptisé 20 ans après, cela fait effectivement deux décennies que nous avons réalisé la Grande Moisson. Mais, Alexandre Dumas m’a devancé ! Pourtant, il aurait bien symbolisé, tout ce qui a changé dans notre rapport à la nature durant ces 20 ans. J’ai finalement opté pour Nature Capitale qui évoque Paris en tant que capitale, la nature qui est capitale pour l’homme, le travail de la terre qui est capital pour nourrir les hommes, le Train Capitale ma dernière exposition sur les Champs, etc.»
Quelle est la genèse du projet ?
« Je suis parti du fait qu’il y a, autour de la nature, beaucoup d’interrogations, de débats d’experts, de films puissants mais souvent anxiogènes. Je veux, sur le sujet, faire un événement de rue qui soit jubilatoire ! Quelque chose de joyeux, qui permette de sensibiliser les gens à ce bien commun, de se questionner sur le monde que nous voulons nous donner. Ce sera un happening qui met en scène plus de 130 espèces végétales différentes, placées sur la chaussée des Champs depuis le rond-point jusqu’à l’Etoile. Lupin, colza, parcelles de lavande, carrés de tabac, arbres de 7 mètres, jeunes plants et animaux se côtoieront pour raconter la nature domestiquée par l’homme.»
Y a-t-il un lien avec 2010, année internationale de la biodiversité ?
« Quand j’ai commencé, je ne le savais pas. Je suis mon chemin et je reste indépendant même si, bien sûr, je discute et enrichis mon propos avec les acteurs de la biodiversité. Je veux juste, en tant que citoyen, interpeller mes compatriotes avec cet événement de rue en leur offrant une respiration collective sur ce qui nous touche de très près. Et dont nous dépendons.»
Quid du financement ?
« Nous avons initié un montage très nouveau pour un événement de rue : 2/3 sont pris en charge par des entreprises partenaires et 1/3 proviendra de la vente de fragments de Nature Capitale. Grand public, entreprises, collectivités, associations… pourront, dans quelques jours, se porter acquéreur sur Internet de l’un des 8 000 fragments de l’œuvre. Un fragment d’essence qui d’abord se dessine et se reçoit, numéroté et signé, puis se découvre avec « la clé des champs » à l’aube du premier jour, enfin marque le nom de son donateur sur les grandes portes d’accès des Champs Elysées avant de lui être enfin délivré après son exposition. Le coût du fragment est de 700 euros, le choix de l’essence appartient à chacun.»
Des entreprises peuvent-elles encore vous rejoindre ?
« Outre nos acteurs majeurs le syndicat des Jeunes Agriculteurs et l’interprofession France Bois Forêt qui, depuis des mois, sont à la tâche, nos entreprises partenaires sont de formidables soutiens qui ouvrent à des débats multiples en exposant leurs actions, en argumentant sur le sens. Des territoires sont encore à prendre, appuyés sur des démarches solides de développement durable, de préservation de la biodiversité. Nous sommes toujours ouverts à de nouvelles propositions.»
20 ans après… le montage d’un tel événement a-t-il aussi changé ?
« Nous produisons de façon beaucoup plus légère, plus simple, plus éco-responsable. Nous faisons, si l’on peut dire, un travail minimaliste sur cette opération ! D’abord, puisque nous mettons la nature dans la ville, donc nous prenons celle-ci avec ses contraintes. Ensuite, tout est au plus naturel, il n’y a pas de son, pas d’éclairage. Je n’ai pas besoin d’effets pour raconter cette histoire au public et c’est aussi ce qu’aiment nos partenaires : toucher plus d’un million de personnes lors d’un événement puissant dans un rapport simple et direct, orchestré très sereinement ».
Crédit photo : Xavier Defaix
